whynot

Pourquoi pas moi ?

Jeudi 31 mai 2012 à 16:43

 Que m'est il arrivé  ? On ne m'a pas battue, violée, abusée. Je n'ai pas manqué de grand chose, j'avais à manger, un toit au dessus de la tête, deux parents. Mais je me retrouve toujours là. Assise par terre, dans les toilettes du bâtiment, avec un cutter à la main et le nécessaire sur le capot de la cuvette.
Je fais couler mon sang.
Jusqu'à ce que ça suffise, jusqu'à pouvoir continuer à nouveau à respirer. Le sang, le cutter, les mouchoirs, les pansements constituent ce refuge que j'ai trouvé. Ou qui m'a trouvée ? Je ne sais plus... La morsure de la lame est douloureuse puis délicieuse. La douleur laisse place à cette sensation extraordinaire qui parcourt tout mon corps. Le soulagement, le plaisir, cette impression de flotter dans du coton et d'être si bien. Pendant quelques instants, je suis sur un nuage et je ne me soucie plus du sang qui coule par terre, je ne me soucie plus de rien. Je suis si bien, chaque bouffée d'air et une bouffée de vie. Que c'est bon.
A dire vrai, je ne connais rien de si bon et fiable.
Quand je ne ressens rien, que je suis comme morte, le cutter me ramène à la vie, c'est comme la première bouffée d'air après avoir été en apnée. Je sais alors que je vis, je ressens, je saigne. Tout ce dont j'ai besoin est cette lame dans ma poche. Ma meilleure amie. Fidèle, rassurante, efficace.
Et quand le besoin, l'envie s'insinue dans ma tête, je la ressens vite dans tout mon corps. Elle me caresse séductrice, je ne sais lui résister longtemps. Elle me dévore quand je résiste, elle se joue de ma volonté. "Viens !, me dit elle, Abandonne toi à moi, tu verras, ce sera tellement bon, ne lutte pas, je prendrai soin de toi...". Elle me torture encore et encore, je fais mine de l'oublier mais elle sait que je la veux, que je brûle d'envie de la saisir, ma lame.
Alors, quand je cède enfin, elle ouvre grand ses bras et m'emporte loin de tout, dans une jouissance sublime. Si l'automutilation était une femme, elle me consumerait au moindre contact.

Jeudi 31 mai 2012 à 16:11

 Des fois j'aimerais changer le monde avec de petites idées, des concepts humains, quelque chose de petit et de grand à la fois. 
J'avais cette idée que j'aimais bien où on écrirait tous un journal ensemble. Quelqu'un écrirait dans le journal, un jour de sa vie, puis l'enverrait par la poste à un autre participant du projet et ainsi de suite pour avoir à la fin un journal avec des bribes de vie de personnes et d'autres... Des fois je me dis que ça serait cool de voir ce que ça donne à la fin...  Vous en pensez quoi ?


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Mardi 8 mai 2012 à 22:39

  Un peu d’honnêteté...

P. me faisait remarquer aujourd’hui que je ne m’intéressais jamais à ce qu’il disait. Alors qu’il m’écoute et partage toujours mes intérêts, je ne fais que l’écouter avec l’envie qu’il se taise le plus vite possible. Que ce soit pour ses sports, son projet de site, ses voyages, ses sujets aléatoires, rien ne m’intéresse jamais. Pourtant quand il s’agit de moi, j’attends bien évidemment qu’il s’intéresse à moi.

Je me cache derrière ma dépression pour ne rien faire au boulot. J. me soutient, est tolérant avec moi et L. est gentil mais je ne fais rien. Je pourrais mais je préfère bien entendu geindre sur mon sort. Le pire c’est qu’il croit que je bosse et va me rembaucher. Mais surtout je ne fais rien pour lui.

J’ai brisé le coeur de G. comme il faut, il y a 3 ans. Je n’étais amoureuse ni de lui, ni de P., je ne sais pas aimer. J’aimais juste l’idée qu’on me court après. J’aimais que ma vie soit complexe et de tout pourir autour de moi juste parce qu’on m’aimerait tellement que je suis une tornade destructrice. Sur le coup je l’ai bien détruit.

Evidemment je n’aime pas P., je ne sais pas à quel point je l’ai aimé.

A chaque fois qu’il partait en voyage, je lui en voulais, le faisant culpabiliser à mort. Il avait beau être dans le froid avec une grippe, je me plaignais qu’il soit parti. Evidemment je ne pense qu’à moi, il ne devrait penser qu’à moi aussi. Comme tout le monde d’ailleurs.

Je m’imagine que si je parle à H., elle devrait boire mes mots, que chaque phrase devrait lui provoquer une réaction intense, déchirante, qu’elle devrait s’exclamer, s’attendrir, s’attrister, ne pouvoir s’empêcher d’essayer de me sauver, de me parler.

Je m’imagine qu’elle devrait chercher désespérément ce que je lui cache parce que son seul intérêt devrait être de découvrir mes secrets. Je suis tellement intéressante, qu’est ce qui pourrait l’intéresser plus ?

Je fais semblant de me détester et me critiquer devant les gens pour passer pour une martyr, une personne exceptionnelle qui ne s’aime pas à tort et qu’ils me défendent et s’attendrissent ensuite.

En fait je ne sais pas à quel point je suis capable d’aimer quelqu’un. J’aime les images idéalisées des gens que je ne connais pas. Puis si je me rapproche, ils me décoivent et là ils ne me méritent plus. Alors je les laisse, peu importe leurs sentiments pour moi. Je n’aime pas les gens imparfaits. Je peux les supporter s’ils rampent à mes pieds mais guère plus.

J’ai laissé des gens tomber parce qu’ils ne me regardaient pas assez à mon goût, ils m’éclipsaient bien trop. V ne me parle plus, elle m’appelait et m’invitait, je ne faisais rien du tout. Je préfère qu'on me court après indéfiniment.

Je n’ai jamais aidé C., j’aimais juste me dire que j'étais heureuse de ne pas être à sa place et que je lui étais tellement supérieure. De même pour S.

J’ai commencé à me couper un jour, pour faire style que ma vie était intense, différente, que je vivais un drame, pour qu’un jour on me plaigne, on s’occupe de moi. Je savais que j’aurais mon moment d’attention pour ça, un jour ou l’autre. Je savais qu’on s’occuperait de moi comme d’une pauvre petite fille abandonnée.

Mais je ne suis pas une pauvre petite fille abandonnée. J’ai deux parents qui ont toujours essayé d’être parfaits. Ma mère m’aime énormément et se dévoue à mon père et à moi. Mon père a été tellement fier de moi.

En parlant de mon père, je suis sa fille, j’ai ses gènes, je suis égoïste, égocentrique comme lui. Je ne supporte pas de ne pas être le centre de l’attention. Je fais mal aux autres par réflexe quand je suis énervée. Comme lui, je ne supporterais pas le dixième de ce que je peux faire aux autres.Comme lui, je suis incapable de m’intéresser à autre chose qu’à mes intérêts. Je suis jalouse et possessive et mes proches ne devraient n’avoir que moi dans leur vie et m’aduler. Ils ne devraient avoir aucun ami, aucune passion, leur vie ne devrait consister qu’à me faire plaisir. Je suis sa digne fille.

Comme mon père, je suis une martyr, j’aime me faire souffrir pour passer pour une héroïne. J’aime l’étiquette de la fille qui souffre en silence, qui se sacrifie pour les autres, j’aime qu’on se dise “ce qu’elle est parfaite et en plus elle se sacrifie”.

Comme mon père, je ne supporte pas qu’on me surpasse dans mes domaines. Les gens doivent bien entendus s’y intéresser puisque ce que j’aime est ce que tout le monde devrait aimer mais ils devraient veiller à rester à un degré d’intérêt moindre que le mien. Je suis Sherlock Holmes, ils ne sont que des Docteurs Watson, ils ne doivent pas l’oublier. Tant qu’à faire, ils devraient tous baver en me regardant.

Je veux qu’on me sauve, que je n’ai rien à faire, qu’on s’occuper de moi, mais je ne veux pas m’en sortir parce que ça voudrait dire devoir faire quelque chose de ma vie après ça. Je ne veux rien faire. Rien ne m’intéresse vraiment, je veux juste qu’on continue de me plaindre et de s’occuper de moi.

Je ne peux continuer aucun projet, c’est bien trop fatigant. Je préfère que les choses m’arrivent toutes faites. Je voudrais avoir écrit des livres, avoir réalisés des films, savoir chanter, jouer de la guitare, faire tel ou tel métier mais je ne veux surtout pas apprendre, travailler, tester, rater et recommencer. Je veux tout sans effort. Je veux juste qu’on me regarde et qu’on m’admire pour ce que j’aurais fait.

C’est extrêmement commun mais j’aime aussi bien sortir ma science et ma culture pour me donner l’impression que je suis extraordinaire et tellement cultivée bien qu’en fait je ne me donne pas la peine de la constituer, trop fatigant là encore.

J’aime voir les psys, les médecins, me plaindre à eux, comme je les paie, ils me disent ce que je veux entendre et me font passer pour une victime. Ce que c’est agréable. Pauvre petite fille... Eux ils ne me décoivent pas, ils se dévouent à moi pendant le temps d’une consultation, c’est la moindre des choses. Les autres par contre, comment osent ils avoir une vie à côté ?

Je raconte comme j’étais moquée au collège, comme j’ai souffert alors que je ne voudrais même pas approcher une fille comme moi si je me voyais. Comme si je n’aurais pas pu prévoir et éviter ça.

Je raconte mes sentiments d’abandon du lycée comme si j’étais en droit d’attendre quelque chose de ces gens. Comme s’ils devaient s’occuper de moi, comme s’ils n’avaient que ça à faire.

Je vais bientôt briser la vie de mes parents, de ma famille pour ma petite personne alors que je ne ferai jamais rien de ma vie. Je vais les détruire peut être même pas que métaphoriquement. J’aime tout détruire autour de moi, ça me donne une impression de puissance par rapport à mon environnement. Tout tourne autour de moi. Toujours.

J’aime le fait d’avoir choquée la médecin quand elle a vu mes coupures, qu’elle m’ait proposée l’hopital psychiatrique, tout se passe comme je l’avais prévu, on me prend au sérieux, ma vie est un drame comme prévu. Maintenant, elle me plaint, elle prend soin de moi. Elle me reçoit le soir pendant 2 heures et oublie presque de me faire payer pour m’écouter.

J’aimerais montrer mes coupures à tout le monde pour les choquer, les faire réagir, avoir leur attention, occuper leur esprit, leur faire un peu peur, leur donner envie de me sauver, leur signifier que ma vie sera toujours plus dure et intense que la leur. Qu’ils ne doivent donc pas m’encombrer de leurs pseudos problèmes.

Je n’ai jamais pris de décision seule dans ma vie. Je n’agis pas, je pense, je me plains, je geins et j’attends qu’on me sauve. P. m’a finalement poussé à demander de l’aide quand je l’ai finalement convaincu avec mes airs de grande dépressive. G. m’a en son temps poussé aussi quand il est venu à 4h du mat pour nettoyer mon sang par terre. Soit disant je flippais, en réalité, je voulais juste qu’il voit cette glauque mise en scène et qu’il me prenne au sérieux.

Je parle de la mort, je pense à la mort mais je n’ai jamais eu ce courage bien que je me dise lucide sur mes travers. Je fais semblant de me haïr, semblant de savoir que ce serait une bonne chose, mais au fond, j’attends qu’on me rattrappe, qu’on me dise “Nooooon !!!”, qu’on retienne le cutter loin de mon poignet.

Je manipule tout le monde avec mon auto flagellation supposée. Je choisis toujours les bonnes personnes, les bonnes âmes qui m’écouteront, essaieront, avant que je finisse par les balancer et passe aux suivantes.

Mais je ne veux pas aider les autres. Pourquoi veulent ils me faire perdre mon temps ? Ou si je les aide, ce n’est que pour qu’ils m’adorent, me prennent pour cette personne extraordinaire. Mais qu’ils arrêtent de m’importuner avec leurs problèmes imaginaires !

Je suis bien sûre intolérante politiquement, de toute manière mes idées constituent une bonne idée de la Vérité, j’ai toujours raison.

Je raconte tout ça à qui veut bien l’entendre pour qu’on me dise que je suis trop dure avec moi même, que je ne mérite pas tant de haine, que je ne suis pas si horrible. Que je mérite qu’on m’aide. Qui aurait envie de me défendre s'il me connaissait vraiment ?

Mercredi 2 mai 2012 à 17:27

 A chaque fois que je me retrouve à écrire là, je me dis que je vais encore faire de la merde, encore ennuyer trois âmes égarées par ici. Désolée d'avance mais il faut que j'ai l'impression de parler à quelqu'un. Un journal c'est fermé, je veux avoir l'espoir d'une réponse.
Je ne sais plus vers où regarder pour tenir là. Les mots me frustrent, tu ne m'as pas sauvée, je t'aime tellement et j'attendais trop de toi, j'attends toujours l'impossible des gens. Tous ces mails dans lesquels j'ai mis le plus profond de moi et auxquels tu n'as pas répondu. Pourquoi ? Tu me trouvais pathétique ? Tu ne savais quoi dire ? Ca te rappelait des choses ? Ca m'a fait tellement mal. Je ne t'en veux pas mais je ne peux plus t'écrire et vivre ces désillusions. Ca fait trop mal. 
Alors ces temps ci, je veux arrêter de rêver qu'on me sauve, ça n'arrivera pas et c'est ce faux espoir qui me fait m'accrocher et continuer encore. Ca n'arrivera pas, il faut que ça me rentre dans ma tête. Je ne veux voir que ma psy, une fois par semaine. Je respire comment le reste du temps ? J'étouffe. Je peux pas continuer comme ça, je m'en sors pas, je me coupe trois fois par jour et je lutte pour pas le faire plus. Je m'en sors pas. Tout reste coincé, je me sens toujours seule, toujours incomprise.
Alors si personne ne peut me sauver, achevez moi. Dites moi la vérité sur moi. Comme je fais perdre du temps à tout le monde, comme je suis égoïste, égocentrique. Dites moi que je n'ai pas d'avenir, que les gens seraient mieux sans moi, que je ne mérite aucun d'entre eux. Dites moi comme je suis repoussante, inintéressante, sans talent, méprisable, pathétique. Je veux que les mots me giflent assez forts et s'impriment enfin dans ma tête. Je veux un coup de poignard dans le ventre, je veux en finir avec l'espoir et avec moi. Dites moi que je détruis tout ou dites moi au moins que je ne suis rien. Que je suis déjà morte, vide. Dites moi votre mépris. Que quelqu'un m'achève !  

Samedi 28 avril 2012 à 13:58

 Je me réveille ce samedi matin. Tu ne m'as pas répondu. Je n'ai envie de rien. Que faut il que je fasse ?
Et je suis désolée. Désolée de ne pas savoir écrire des articles intéressants, divertissants. Et dire que des fois je m'imaginais écrire un livre si je survis à tout ça... 
Demain je sors de chez moi, ça faisait longtemps. Je devrais m'amuser mais ça me stresse. Je n'arrive plus à affronter le monde. Je voulais pas être en week end mais au boulot je ne suis capable de rien et je me coupe tous les jours dans les toilettes. Où devrais je aller ?
Je me réveille et je ressens le vide. Cette journée parait éternelle, grise, inutile... Je ne sais plus où regarder pour me raccrocher à quelque chose.

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