http://whynot.cowblog.fr/images/virginsuicides.jpg Un film que je regarderais bien en boucle... Pour ceux qui ne connaissent pas, il parle de cinq soeurs de 13 à 17 ans dans une banlieue américaine, un peu rêveuses, dans leur monde. Le film commence par la tentative de suicide de la plus jeune et on suit ensuite leur évolution à travers les yeux d'un groupe de garçons, fascinés par elles. 
Ce film est l'un des plus poétique et violent que j'ai jamais vu. Poétique par ces images, où les filles semblent évoluer comme des fées, dans une harmonie totale; et violent quand la réalité les rattrape. Si en dehors, elles semblent juste belles et impassibles, à l'intérieur elles vivent toute la violence de l'âge adolescent. Quand la réalité nous force à quitter nos doux rêves d'enfant, brisant à jamais notre innocence. Le désespoir de leur âge ou même de leur époque est bien tangible dans la lenteur des plans, dans les lumières plutôt fades et ressort carrément à la fin quand on voit la soirée à thème fin du monde et puanteur...
Mais, dans ma vision du film, les filles ne sont pas que des victimes, elles font un choix. J'ai presque l'impression qu'elles ont une compréhension total du monde qui les entoure et que le choix qu'elles font, si regrettable soit il sous cette forme, est de le rejeter totalement. Cette compréhension est ce qui manque aux garçons qui les suivent (et bien sûr aux adultes qui les entourent), qui voudraient bien les sauver bien que ça leur soit impossible: elles ont une trop grande longueur d'avance. C'est comme si ces filles nous disaient: " nous l'avons compris votre monde et il ne nous intéresse pas, vous ne pouvez nous tromper avec vos bonheurs illusoires". Elles sont à un âge où on peut encore avoir le recul nécessaire pour comprendre comment fonctionne notre monde avant de s'y engager... ou pas dans leur cas...   
Alors bien sûr, c'est ma façon de recevoir le film mais ça m'a particulièrement touchée. Des fois j'ai aussi l'impression de voir toute l'absurdité dans laquelle je m'engage en suivant la voie qu'on m'a préparé, je vois le chemin que suivent les autres et j'ai du mal à comprendre comment on peut s'en satisfaire. Mais je suis encore là, contrairement à elle et je me demande toujours s'il vaut mieux se mentir ou non, pour vivre mieux.