whynot

Pourquoi pas moi ?

Samedi 21 avril 2012 à 19:42

 

Je sais pas comment je me sens. Mieux qu’hier et en même temps cet état est bizarre et me fait un peu peur. P. a acheté de l'alcool pour sa soirée de ce soir et j’ai réussi à en récupérer un peu avant qu’il la vide, il avait peur que j'en fasse mauvais usage. Il aurait du le faire tout de suite, c’était tellement facile. J’ai donc un peu d'alcool, le cutter et la soirée pour moi. Comme au bon vieux temps. Que de souvenirs. Je sais pas ce que je ressens. De l’ennui ? De la lassitude ? J’ai l’impression de rien ressentir. D’être indifférente. Je ne veux rien, je souffre pas comme hier mais je veux rien. J’ai pas d’avenir et j’ai envie de parler à personne. Je ne me sentirai jamais proche de personne. Je pense toujours à mourir mais si je me loupe, et comme je vois mes parents dans une semaine c’est pas le moment.
Je réalise de plus en plus que ce que je vais faire va tout chambouler. Leur parler pour la première fois en 20 ans. Je me dis que c’est peut être la dernière fois que je viendrai dans cette maison. Des fois je repense à leurs bons côtés et je me dis que j’y arriverai pas. J’ai pas envie de les perdre, malgré tout et je préfère mourir que vivre ça. Des fois je me dis que j’ai tout inventé, que je manipule tout le monde, que je suis malhonnête, que tout ça c’est pour avoir de l’attention, que je suis ingrate. Je suis fatiguée d’avoir ces doutes, ces peurs... Je ne sais plus quoi penser.
Je sais que j’ai mal.
Mais pourquoi ? Ils ont tellement l’air normaux, tellement l’air de penser qu’ils ont tout bien fait. J’ai tellement l’air de me plaindre pour rien, d’attirer une attention non méritée. Je me sens triste. Peut être que je ne ressens rien à force de tout ça, je me bloque et je ne pense qu’à me couper. J’ai arrêté le xanax, ça me shootait trop, j’ai pas envie de prendre 110 médicaments et ça me fera pas arrêter de me couper, je pense que le médecin savait pas trop quoi faire. Je suis lasse.
P. est parti pour sa soirée. Moi je n’ai aucun but. Mon programme de la soirée ? Douche, manger, film déprimant, boire, me couper, me couper, me couper, pleurer (si j'y arrive) ?
Je me sens seule. Il y a eu une période où j’allais parler à tout le monde. Je me disais "enfin je serai comprise, je ne serai plus seule". Et maintenant...? C’est fait. Je suis lasse, je ne suis pas seule mais je me sens toujours seule. Je me sens toujours incomprise parce que tout le monde essaie de me rassurer au lieu d'essayer de comprendre, je n’ai plus d’espoir, plus d’envie, des fois je sens bien que y aura rien après. Que quand je dis des trucs positifs c’est pour rassurer les autres. J’ai pas l’impression d’avoir un avenir après ça. Ma vie c’est ça et c’est bientôt fini.

Mardi 17 avril 2012 à 10:42

 Ce matin, j'ai mangé mon pain au chocolat du jour. Je vais grossir. J'aurais qu'à pas manger ce midi. C'est un peu mon but du jour, genre c'est le seul truc que j'ai envie de faire. Maintenant, j'ai pas envie de bosser et je me demande bien comment je vais arriver à ce soir. Bon à un moment où j'en aurais trop marre de cet océan vide d'envies, j'irai m'enfermer dans les toilettes pour me couper, ça ça me fait toujours quelque chose. Et même quand c'est frustrant niveau apaisement, je me sens moins seule. (Soit dit en passant, ne jamais jamais commencer ce truc de merde). Bon et puis après ? Je vais aller voir la psy. 1h par semaine. Bientôt ce sera 30-45 min dit elle. Et j'ai trop de trucs à dire. Parler du sang qui coule. Parler de mes parents qui me rendent folle. Parler de tout ce qui reste coincé à l'intérieur. 1h par semaine. Et j'étouffe. Je te parle et tu es si gentille mais tu essaies de me rassurer quand je voudrais juste que tu comprennes, je voudrais juste me sentir moins seule. Je me sens si triste. Si seule. Et je me demande si tout ça vaut le coup. Je suis fatiguée. 

Dimanche 8 avril 2012 à 18:13

 Finalement je me suis décidée à aller te parler. Pour de vrai, pas dans une énième lettre, une enième discussion fantasmée.
Tu ne m'as pas déçue. Tu est si gentille. Mais maintenant j'ai peur. Les psys étaient mon dernier espoir. Quand je me suis rendue compte qu'ils ne me sauveraient pas assez vite, tu es devenue mon dernier espoir. Mais maintenant, si je finis par me rendre compte que tu ne me sauveras pas non plus, que me restera t il à espérer ? Que devrais je faire ? Tout est si fatigant. Mais nous sommes plus proches. J'aurais au moins été proche de quelqu'un comme toi, c'est inestimable. Mais comment réagiras tu à tout ce que j'ai à dire ? Comment réagiras tu à mon histoire d'amour avec le cutter ? Seras tu choquée ? Te dégouterais je ? Me mépriseras tu ? Me feras tu promettre d'arrêter ? Ou comprendras tu l'incompréhensible ? Ai je le droit de te mettre ça sur le dos ? Est ce juste ? Je suis si fatiguée. Tout est compliqué. Cela en vaut il vraiment la peine ? Puis je vraiment être heureuse un jour ? Puis je vraiment faire quelque chose de moi ? Est ce que je mérite de m'en sortir ? 

Lundi 2 avril 2012 à 10:19

 Il est 10h et je n'arrive déjà plus à respirer. Comment je peux survivre à cette semaine ? Je n'arrive pas à trouver quelque chose à quoi me raccrocher. Il y a toi mais tu es si inaccessible. Et tu ne me sauveras pas. Comment je fais ? Comment je fais pour continuer à respirer ? J'ai mal à l'intérieur. Je ne sais pas quoi faire. Ma tête va exploser. Au secours... 

Dimanche 1er avril 2012 à 21:44

 Encore un mois et demi que je n'avais rien écrit ici. Je vais essayer de changer de stratégie. Je ne peux pas écrire pour moi, je n'arrive pas à faire les choses pour moi. Alors je vais t'écrire à toi. Je t'écris beaucoup en ce moment, mais il est probable que tu ne liras jamais rien. J'ai lu ma lettre à la psy, elle l'a entendue... Et ensuite ? Elle ne m'a pas sauvée, elle ne m'a pas consolée, elle ne m'a pas prise dans ses bras... Est ce que tu l'aurais fait toi ? Et est ce que ça m'aurait fait du bien ?
L'autre jour quand tu m'a mis ce pansement, j'avais tellement envie de m'effondrer dans tes bras. J'aurais aimé que tu devines, que tu comprennes, que tu me demandes comment je m'étais coupée. Tous les jours, je me lève pour ça. Je sais que c'est un bien maigre espoir et que tu ne me sauveras pas. Mais mon coeur t'a élue. Tu es celle à qui je veux me confier. Celle devant qui je veux déposer les armes.
Mais jour après jour, tu ne comprends pas, tu sens bien que quelque chose ne tourne pas rond mais ça en reste là et j'ai peur de te parler, peur de tes réactions, peur que tu me regardes comme si j'étais folle, malade, juste une fille qui se coupe. J'ai peur que tu t'en fasses trop, j'ai peur de te mettre ça sur les épaules, j'ai peur que tu m'ignores, j'ai peur qu'après... Ce sera après... Si maintenant c'est tout ce que j'espère, alors après te l'avoir dit, après m'être confiée, que pourrais je espérer d'autre ? Mais mon espoir commence à ne plus suffire, je n'en peux plus de ces discussions futiles quand je pense au cutter, au sang, à la mort, au vide. J'ai parfois l'impression que ma tête est sur le point d'exploser. Toute pensée me fait mal et il n'y a qu'une chose qui me libère de mes pensées.
Des fois je me mets à rêver. A rêver passer du temps avec toi. Juste partager tes journées, être avec toi, ta famille, ta fille dans ta maison lors des beaux jours d'été. Tout le monde sourirait, tout le monde serait heureux, et je pourrais commencer à renaître. Des fois ces pensées me donnent les larmes aux yeux, et pourtant ces temps ci je ne semble plus pouvoir pleurer. Tout cela est stupide, je sais. Mais tu es si resplendissante, la vie semble si belle et simple à tes côtés.
Des fois ça me rassure de savoir que tu fais partie de ce monde. Tout n'est pas gris ou noir parce qu'il y a Toi. Quoiqu'il m'arrive, il y aura toujours toi sur Terre et c'est tout ce qui compte. Ca me rassure un peu.    

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